En me nommant Délégué Général au mois d’août 2007, le Président Gilles Jacob et le Conseil d’Administration du Festival de Cannes ont souhaité projeter Cannes dans le futur. Après le soixantième anniversaire qui a marqué l’édition 2007, un nouveau cycle s’ouvre sur la Croisette. Un cycle naturel d’abord, parce qu’une nouvelle scansion commence qui nous mènera jusqu’au 70e anniversaire en 2017. Un cycle symbolique aussi, parce qu’une question nous brûle les lèvres et les yeux : à quoi le Festival de Cannes ressemblera-t-il dans dix ans ? Nul ne le sait encore – surtout pas nous ! – et pourtant, il nous faut anticiper cet avenir, le deviner, l’encourager.
Parce que le cinéma lui-même bouge constamment ses lignes, parce que le monde dont il est le reflet reste plus insaisissable que jamais, le Festival ne se refermera pas sur le prestige de son nom, si réaffirmé soit-il. Ce prestige est dû avant tout à la qualité des œuvres, à la créativité des artistes, à la combativité des professionnels et à l’enthousiasme de la presse.
Cannes est un bien collectif que chacun, là où il se trouve et à sa manière, construit pierre à pierre, année après année. C’est en ne cessant jamais de l’interroger, d’en déplacer la fonction et d’en susciter le commentaire, qu’on lui rendra le meilleur service. Solidement ancré dans son histoire, Cannes se veut accueillant envers la nouveauté. Ce qui ne lui ressemble pas l’enrichit : c’est pourquoi ce festival est notre festival.
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